DOSSIER CROSS-COUNTRY

Publié le par athle

LE CROSS..Y A VRAIMENT RIEN A JETER !

...et j'en garde une nostalgie certaine, en tant que pratiquant, car cette discipline a marqué profondément toutes mes années de compétition. Le cross c'est...

- l'entraînement de toute une saison hivernale, avec des objectifs individuels et collectifs

- la "pré-compet" du samedi, où l'on commence à jauger ses sensations

- le petit déjeuner du matin..à quelle heure, en fonction de celle du départ de la course ?

- l'échauffement sur le parcours, seul ou avec les copains..la reconnaissance du circuit, avec ses difficultés, ses pièges, qui vont influer sur la tactique de course.

- le départ..sur la ligne..tous en groupe, et pourtant un grand moment de solitude, juste avant le coup de feu du starter..on n'en mène bien souvent "pas large"

- la course, enfin...et cette ambiance parfois survoltée des spectateurs, des amis, de la famille, de l'entraîneur, des autres coéquipiers qui ont déjà couru..tout autant d'éléments propices à se surpasser, pour gagner des places..et parfois la course !

- l'arrivée..et la délivrance..enfin !..la déception ou la joie, mais ce sont toujours les grands moments de joie que l'on garde dans nos souvenirs..les courses ratées, elles nous font mal sur le moment, mais on les oublie...

- le retour chez soi, après la course..seul, ou avec ses amis..le temps aussi de refaire la course, et souvent d'en apprécier la performance..individuelle ou collective;

- la récup du lendemain....tellement plus aisée quand tout s'est bien passé la veille !

Que voulez vous jeter dans tout ça ?

 

LE CROSS...TRADITION ET CULTURE

Le cross-country a été inventé par les Anglais. Il s'agissait, vers le milieu du XIX éme siècle de créer une compétition pour des coureurs assez courageux (!) pour surmonter les difficultés des parcours tracés en pleine campagne, avec des variations de nature du sol, des obstacles naturels, des montées, des descentes...à l'époque la distance choisie correspondait à 10 miles (16km environ), et ce sont les Belges et les Français qui ont progressivement obtenu son racourcissement à 12km, dans un souci de pouvoir utiliser au mieux leurs pistards de 5 et 10km lors du "Championnat International"( cross des Nations). C'est en 1889 que fût attribué, au Parisien Bersin le premier titre de champion de France d'une discipline qui se pratiquait essentiellement autour de Paris et de quelques grandes villes de province ( Lyon, Bordeaux, Marseille..), sur des circuit boueux, où se rassemblaient des pelotons extrèmement denses (hommes, femmes, jeunes..) devant un public énorme venant assister à un spectacle de "guerriers"..des parcours de "guerriers" donc, qui ont à l'époque façonné et perpétué l'image et l'identité du cross-country, en lui donnant toutes ses lettres de noblesse. De nombreux champions, quelques décennies plus tard ont marqué la discipline et très largement oeuvré pour sa reconnaissance populaire et médiathique:

Pujazon, Zatopek, Kuts, Roelants, Gammoudi, Hill ou encore Pigni chez les féminines.....plus proches de nous, on se souvient côté Français, de Bernard, le Ch'timi, Tijou, l'emblème d'Epinal, Rault, le robuste Breton, Jourdan, le Landais galopant, Liardet, le berger du Ventoux...et bien sur Pantel, le hiboux des Cévennes, tous autant de champions de terroir qui avaient un pouvoir de séduction indéniable et bénéfique. L'évolution vers des parcours aux reliefs nivelés et aux obstacles humanisés a changé la donne, car les véritables crossmen  et crosswomen sont quelque peu dépassés....de même que le cross-country, qui, sans ses héros crottés, exténués et couverts de boue a lui aussi perdu un peu de son âme.riste 022

LE CROSS A LA TRAÎNE ?...CHERCHEZ L'ERREUR !

Tout le petit monde de la course à pied n'a pas eu la chance, comme moi par exemple, de tomber dans la marmitte tout petit ! Je n'étais plus tout petit d'ailleurs, quand j'ai commencé de courir, mais j'ai eu cette chance donc, qui en fait n'en était pas vraiment une, car en 1964 la pratique du cross-country était en hiver la seule discipline au programme des athlètes licenciés FFA. En hiver, on faisait du cross, et cela entrait dans notre entraînement pour les compétitions sur piste (ou marathon) du printemps. Il faut dire aussi, qu'à cette époque le niveau de performance des coureurs sur piste , 10000m notamment, puis plus tard sur marathon, était bien plus dense que de nos jours, grâce justement à une préparation hivernale pointue et très formatrice acquise dans les parcours boueux de nos campagnes. L'avènement des courses sur route, populaires, permis, et permet encore, à bon nombre de bipèdes d'aborder une pratique ludique et festive..bienfaitrice il est vrai, car le plaisir et le bien être sont souvent essentiels. Mais le plaisir et le bien être existent aussi dans la pratique du cross-country...alors pourquoi cette discipline semble à la traîne ?...certainement pas à cause des coureurs non-licenciés, qui assouvissent chaque week-end leur passion sur les routes ou les sentiers de l'hexagone. L'erreur elle vient en fait de la FFA, tout d'abord, qui, avide de "faire du licencié", a laissé progressivement les épreuves du hors stade "bouffer" littcross-atuech-009.JPGéralement le calendrier du cross, qui n'est plus du tout protégé et de moins en moins reconnu...l'erreur, elle vient également des clubs FFA, pas tous certainement, qui eux aussi "font du licencié" par le biais d'une démarche "loisir" initiée par la FFA, mais qui oublient ou négligent d'inciter leurs adhérents à pratiquer la plus ancienne discipline de l'athlétisme, le cross-country, dont les premiers championnats de France se sont, donc, déroulés en 1889 !

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